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« A la mairie de Douala 2e, nous réclamons nos boutiques, rien que nos boutiques »

by EDC
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Ces acteurs économiques souhaitent leurs droits leur soient rendus en leur permettant de retrouver ces espaces marchands qui leur permettent de gagner leur vie.

« C’est quels médias qui sont présents ? Nous ne voulons rencontrer aucun journaliste, aucun média », indique un responsable de la délégation administrative dépêchée à Douala par Paul Atanga Nji, ministre de l’Administration territoriale dans le but de passer au crible l’épineux problème foncier qui secoue la mairie Douala 2e où Denise Fampou, la cheffe de l’exécutif municipale a fait démolir une troicentaine de boutiques dans le but -officiel- de moderniser ces espaces commerciaux.  La discorde est née du fait que l’initiative de la maire ne repose sur aucun aval de l’ensemble des conseillers de la mairie, bien plus, de tierces personnes détiennent des titres fonciers sur l’espace querellé.

Des commerçants avancent des raisons de leur colère. « J’avais une boutique, je payais les impôts et autres droits de place au marché de la gare New Bell. Depuis le 11 mai 2023, ma boutique a été détruite, brusquement sans aucun mot, avec toutes mes marchandises qui s’y trouvaient, tous mes documents importants. J’ai pris la décision d’aller porter plainte. Pendant que le procès est en cours, le site a été construit, des personnes qui n’étaient pas là ont désormais des boutiques pendant que nous n’avons plus rien. C’est comme si je n’étais camerounaise. Ces étrangers sont plus camerounais que moi ? » Gronde Rose Momo.  

Le nœud du problème se trouve donc là, en grande partie, en ce qui concerne le marché sus-indiqué. Denise Fampou avait fait démolir des boutiques et fait reconstruire d’autres. Sauf que ceux qui étaient sur le site depuis plus de 40 ans pour certains (documents consultés), il y en a qui n’ont plus leur boutique, elles ont été cédées à d’autres personnes. « Depuis le 11 mai 2023, depuis deux ans et quatre mois, Mme la maire Denise Fampou nous a détruit, le marché a été reconstruit, et nous ne sommes pas entrain de rentrer en possession de nos boutiques. Elle a construit plus de 800 boutiques et les anciens qui ont créé ce manche-là n’ont plus accès à leurs boutiques, qui ont été cédées à d’autres personnes qui les ont eus à prix d’or, entre 10 et 15 millions de FCFA et beaucoup sont des étrangers qui ont payé nos boutiques au détriment de nous, des camerounais. Toute cette mafia a eu la bénédiction des autorités or, nous avons des documents qui attestent que nous sommes propriétaires de ces espaces comme l’attestent des documents administratifs (1978) sans oublier la Regifercam (ancienne entreprise devenue Camrail, Ndlr). »

Les déboires, mieux, l’injustice que certains ont vécu sur le marché de ‘’la gare de New Bell’’ les pousse au scepticisme lorsque la maire leur dit qu’elle a démoli le marché des femmes dans le but de leur offrir des espaces modernes et que chacun retrouvera son espace marchand. Le doute est profond car, au début du différend, « nous n’avons pas été sommés, tout ce qu’on a entendu, était qu’elle va casser, reconstruire, et remettre nos boutiques et exploiter le haut comme elle l’a fait sur un autre site. Mais nous sommes surpris, voilà 800 boutiques construites, nous réclamons 212 boutiques. Nous sommes plus de 400, elle nous a divisé, certains sont allés poser leurs dossiers à la mairie, nous avons choisi la voie de la justice, nous sommes 212. Vous savez qu’après trois mois on ne peut plus porter plainte, elle les a roulés dans la farine », confie Jean Dim, secrétaire général du marché de la gare de New Bell.

Par ailleurs, il y a un collectif d’investisseurs privé qui est très opposé à la maire Denise Fampou. Ces investisseurs manifestent leur désir d’injecter 20 milliards de FCFA pour construire un marché ultra moderne où chaque commerçant aura, sans maux de tête, sa boutique. Pour les commerçants, c’est une bonne nouvelle qui les rassure. « Tout ce que nous voulons, ce sont nos boutiques, que tout se passe dans la paix », insiste Rodrique Ndjoukou, secrétaire général de l’association du marché des femmes et chèvres.

A.O

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