Dans le pipe, apparaissent trois projets, compris entre une usine de production de 100 millions de flacons entre autres, un complexe hospitalier et une projection d’extension en zone CEMAC.
Ce 3 octobre à Yaoundé dans le 4e arrondissement de la capitale politique, a eu lieu, par le Premier ministre chef du gouvernement Joseph Dion Ngute, la pose de la première pierre de Yicheng, une industrie pharmaceutique aux ambitions gargantuesques.
C’est que, relève le porteur du projet Idriss Confiance Mbé, 95 % des médicaments et consommables médicaux en circulation au Cameroun sont importés. La conséquence de cette situation est la dépendance du pays à l’extérieur pour se soigner. D’autres conséquences sont listées, telles l’envolée des coûts d’achat des médicaments, la rupture des stocks, la réduction de l’expérience de vie, la perte des devises, le déséquilibre de la balance commerciale etc.
La première économie de la sous-région Afrique centrale doit donc devenir le cœur battant de l’industrie médicale autant en centrale qu’en Afrique. Une réponse que compte apporter Yicheng. Sur les données chiffrées, Idriss Confiance Mbé et ses partenaires envisagent de produire 100 millions de flacons, 2 milliards d’ampoules, 10 milliards de comprimés, 100 références de médicaments et dispositifs médicaux sous six formes galéniques. L’on signale en outre des médicaments destinés aux programmes prioritaires VIH/Sida, tuberculose, diabète, hypertension.
Un travail qui sera possible grâce à la création de 800 emplois qualifiés et plus de 1000 indirects, notamment dans la distribution, la recherche médicale. L’infrastructure dont les travaux ont débuté ce jour devra nécessiter 30 milliards de FCFA, afin de livrer ses premiers comprimés en 2027. La seconde phase du projet Yicheng -que l’on situe entre 2027 et 2029, porte sur la construction d’un complexe hospitalier avec un plateau technique que l’on annonce ultra moderne. Cette infrastructure nécessitera 250 milliards FCFA. La troisième phase (2031-2039) est axée sur l’extension de Yicheng dans la Communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale et le développement d’un réseau de grandes pharmacies, et à la création d’un centre de recherche et développement. Un investissement d’environ 300 milliards F CFA sera consenti à cet effet. Ainsi donc, assurent les figures de proue, le Cameroun a accueilli ce jour un investissement de 580 milliards de FCFA.
Le capital de cet investissement est détenu à 49 % par des chinois et 51 % par le Cameroun. « Nous prenons l’engagement de livrer dans les délais, nous faisons le pari du Cameroun. Ce n’est pas un vœu pieux, c’est un engagement », a souligné le porteur du projet et d’ajouter : « Yicheng pharmaceutical group fabrication s’engage à produire des médicaments génériques et essentiels répondant aux normes internationales, assurer la disponibilité et l’accessibilité financière des produits pharmaceutiques, favoriser le transfert de technologies et le renforcement des capacités locales, créer des emplois directs et indirects pour les jeunes diplômés et techniciens, stimuler la recherche et l’innovation pharmaceutique, positionner le Cameroun comme un acteur pharmaceutique crédible dans la sous-région. »
Cette infrastructure satisfait le Premier ministre chef du gouvernement. De son point de vue, la pandémie de la COVID-19 a révélé au monde entier, et de manière plus aiguë encore à nos nations africaines, la vulnérabilité de nos systèmes d’approvisionnement en médicaments et en produits de santé essentiels. « Trop longtemps, nous avons dépendu des importations pour satisfaire les besoins de nos populations. Cette dépendance a mis en lumière la nécessité impérieuse de bâtir une industrie pharmaceutique nationale robuste, capable de répondre, en quantité comme en qualité, aux attentes de nos citoyens. »
C’est dans cet esprit, rappelle-t-il, que le gouvernement, en concertation avec ses partenaires publics et privés, a décidé d’accompagner l’implantation de cette unité industrielle, qui contribuera à réduire considérablement notre facture d’importations, à créer des emplois qualifiés, et à favoriser le transfert de technologie.
« Cette industrie se positionne comme un vecteur de croissance inclusive, puisqu’elle offrira des opportunités aux jeunes chercheurs, pharmaciens, ingénieurs et entrepreneurs locaux. Elle stimulera également la chaîne de valeur, de la production des matières premières à la distribution des médicaments et dispositifs médicaux essentiels. Elle contribuera à la lutte contre les faux médicaments, falsifiés ou contrefaits. L’avènement de cette usine de fabrication de médicaments et dispositifs essentiels prend son ancrage dans la Stratégie Nationale de Développement du Cameroun à l’horizon 2035 et s’imbrique dans nos politiques de santé, notamment la Couverture Santé Universelle (CSU) », a confié Joseph Dion Ngute.
A.O
