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Présidentielle 2025 : présentation et analyse de l’offre économique du candidat Joshua Osih

by EDC
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Le cabinet Global Intelligence et son partenaire canadien Acxed Consulting analysent l’offre économique de chacun des douze candidats à la douzième élection présidentielle du Cameroun qui se tiendra le 12 octobre 2025. Examen de l’offre économique du candidat du SDF.

Âgé de 57 ans, Joshua Osih Nambangi est né le 9 décembre 1968 à Kumba (département de la Mémé, Région du Sud-Ouest). Homme politique, entrepreneur et député, Joshua Osih est le candidat du Social Democratic Front (SDF) à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Il n’est pas à sa première participation, car en 2018, alors candidat du même parti politique dont il est le Président national, il avait obtenu 3,35 % des suffrages exprimés. En 2025, il s’agit pour le SDF de mettre l’accent sur un programme axé sur la décentralisation et la réconciliation nationale. Conçu comme un plan de rupture, le projet « Sauver le Cameroun » défend un ancrage panafricaniste et une ouverture vers les BRICS.  

En effet, au cœur de son programme économique, le SDF entend « Sauver les camerounais du chômage, de l’obscurité et de l’aridité » (pp.76 et suivantes) en s’appuyant sur un modèle d’économie solidaire. Ainsi, à partir d’une opération de « rebranding » du Cameroun, le SDF envisage de créer un million d’emplois en cinq ans et rendre l’économie camerounaise plus compétitive par une stratégie de relance économique et de croissance basée sur la modernisation de notre agriculture, l’industrialisation et l’ancrage dans l’économie numérique et les technologies innovantes.  

Parmi les mesures phares annoncées, le SDF propose la création de plusieurs agences et régies. Il s’agit principalement de : l’Agence Nationale de Protection des Consommateurs ; l’Agence de Soutien à l’Entrepreneuriat Rural (ASER) ; l’Agence de Régulation des Importations ; l’Agence Nationale de Vulgarisation et de Conseil Agricole ; l’Agence de Développement du milieu Rural ; la Régie de la TVA ; l’Autorité Nationale de Promotion du Contenu Local ; la Régie Nationale des Projets Publics ; la Régie Nationale de l’Aménagement du Territoire et de la Planification ; la Direction des Grands Projets rattachée à la Présidence de la République et l’Office National du Tourisme.

Sur le plan monétaire, le SDF prône la souveraineté monétaire et la binarisation (création d’une seconde monnaie alternative et transitoire). Il envisage aussi la création d’un Fonds National Souverain pour lutter contre le pillage et la gestion patrimoniale des recettes minières et pétrolières. Sur le plan fiscal, le SDF ambitionne de redonner plus d’équité à la politique fiscale camerounaise, en taxant plus les producteurs que les consommateurs. Il réduira les subventions de l’État aux EPA, afin de réaliser des économies substantielles pour financer son programme économique.

En outre, le SDF désire lutter contre l’extrême extraversion de l’économie camerounaise et réduire drastiquement sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Dans cette veine, il vulgarisera la recherche et la mettra au service des producteurs. Il valorisera la compétitivité en incitant les entrepreneurs à passer du secteur informel au secteur formel, élaborera un Plan Directeur National (PDN) pour orienter les investissements publics et adoptera un nouveau Code Foncier.

S’agissant de la diaspora camerounaise, évaluée à environ 6 millions de personnes, le SDF lui attribue le rôle d’ambassadrice du label « Cameroon ». Celle-ci transfère chaque année en moyenne et de « façon informelle » 265 milliards de FCFA. Selon le SDF, ces transferts sont majoritairement utilisés pour la consommation des ménages et pour des investissements non-productifs. S’il est élu, le candidat du SDF entend créer un Guichet spécial pour l’accompagnement des investissements de la diaspora (y compris l’immobilier).

À travers ce Plan d’Urgence National résumé ainsi dans ses grandes lignes économiques, le SDF affirme : « Nous allons cesser d’importer la pauvreté et commencer à exporter la prospérité » (p.97).

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Analyse

Le SDF affiche une vision socialement inclusive dans son programme économique. Son Plan d’Urgence National vise globalement la relance agro-industrielle, la substitution des importations, le soutien à l’économie numérique, la création d’emplois massifs et la transformation infrastructurelle du pays.

Toutefois, le SDF ne communique pas clairement le coût total de ce Plan. Il ne démontre pas être en mesure d’assurer la soutenabilité financière de ce Plan. Par exemple, l’intention du SDF de relancer l’industrie locale et l’agro-business, afin de réduire la dépendance du Cameroun envers les importations semble ne pas tenir compte du coût élevé de production locale (énergie, crédit, logistique, etc.). Sans une baisse tangible de ces coûts, la compétitivité locale demeurera faible.

Par ailleurs, l’ensemble de ce Plan indique une hausse substantielle des dépenses publiques (création de multiples agences et régies). En l’absence d’un cadre clair de mobilisation des recettes et de priorisation des dépenses, ce Plan risque d’augmenter l’endettement du Cameroun et d’aggraver les déficits budgétaires.   

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« Nous allons cesser d’importer la pauvreté et commencer à exporter la prospérité »

“We don close poverty shop; prosperity don open market!”

Source : « Sauver le Cameroun » (août 2025)

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