Le cabinet Global Intelligence (Cameroun) et son partenaire canadien Acxed Consulting passent au crible l’offre économique de chacun des douze candidats à la douzième élection présidentielle du Cameroun qui se tiendra le 12 octobre 2025. Examen de l’offre du président de l’UNDP.
Né en 1947 à Baschéo (Département de la Bénoué, Région du Nord). L’ancien Premier Ministre, ancien Ministre d’État chargé du Tourisme et ancien Ministre des Transports est le candidat à l’élection présidentielle de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP) dont il est le Président.
Le programme économique de Bello Bouba Maïgari (BBM) pour le Cameroun, tel qu’il l’a présenté lors de sa conférence de presse du 8 août 2025 à Yaoundé, est ambitieux. Ce programme étalé sur cinq ans est baptisé« Plan de redressement économique »ou « Plan Marshall camerounais » et s’élève à60 000 milliards de francs CFA.
Objectifs clés :
Il poursuit trois (03) objectifs majeurs, à savoir : (i) relancer l’économie nationale afin de générer une croissance à deux chiffres ; (ii) créer des emplois massifs, et (iii) engager une transformation structurelle de l’économie. Dans ce Plan, les investissements seront prioritairement consacrés à la modernisation des infrastructures (routes, réseaux électriques, services d’eau potable), à l’amélioration des services sociaux : santé, éducation, formation professionnelle, avec une attention particulière au numérique. Ce Plan intègre également une réduction des coûts de fonctionnement de l’État et une rationalisation des dépenses publiques.
Analyse sommaire :
Ce Plan présente une ambition chiffrée. Le montant de 60 000 milliards de FCFA témoigne d’une volonté de transformation en profondeur de l’économie camerounaise. En outre, ce Plan vise un objectif de croissance à deux chiffres et de création d’emplois massifs. Il met aussi l’accent sur les priorités essentielles (infrastructures, services sociaux et économie numérique). La gouvernance est un autre pilier de ce Plan à travers lequel Bello Bouba Maïgari s’engage à lutter contre la corruption et à réduire le train de vie de l’État.
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Analyses : Défis et limites :
Le premier défi de ce Plan, est celui de sa viabilité. En effet, pour générer une croissance à deux chiffres, il faut déjà bénéficier d’un contexte de stabilité macroéconomique où, par exemple, inflation (hausse généralisée des prix) et déficits budgétaires (quand les comptes de l’État sont dans le rouge) sont maîtrisés. Autrement dit, le financement de ce Plan est-il viable, surtout dans un contexte macroéconomique instable également marqué par la volatilité des prix des matières premières (pétrole, cacao, café, etc.) sur les marchés internationaux.
L’objectif de mobiliser ces 60 000 milliards de FCFA via des ressources internes est ambitieux. Mais quels sont les mécanismes internes que le candidat de l’UNDP envisage de mobiliser (réformes fiscales et augmentation des impôts, partenariats public-privé) ? Où exactement va-t-il trouver ces sommes d’argent?
Un autre bémol que l’on entrevoit est la capacité réelle de l’État à exécuter efficacement un programme d’une telle envergure (plus de 10 mille milliards par an, presque le double du budget annuel actuel de l’État). La réussite d’un tel Plan dépendra grandement de la capacité administrative, de la transparence dans l’attribution et la gestion des marchés publics, des aspects complexes dans le contexte du Cameroun. Il faudrait aussi que les secteurs prioritaires de ce Plan soient véritablement ceux qui sont en demande par les citoyens et sont susceptibles de booster la croissance et le développement du pays (travaux publics, éducation, santé et services sociaux, infrastructures agro-industrielles).
Enfin, ce Plan gagnerait à inclure des indicateurs précis (taux de croissance attendu, nombre d’emplois créés, couverture en services sociaux, clé de répartition régionale ou municipale, etc.) pour permettre une mesure claire des résultats et impacts induits.
Conclusion :
Ce Plan Marshall camerounais proposé par BBM est sans conteste ambitieux et structurant, visant une reconstruction économique profonde à travers un programme chiffré et concret. Cependant, la réussite de ce programme exige des préalables essentiels tels que : (i) une stratégie claire de financement (réaliste et assise sur des données concrètes) : (ii) une capacité administrative robuste pour gérer de façon éthique les investissements massifs ; (iii) des mécanismes de transparence et de suivi rigoureux, et (iv) une communication continue pour maintenir la confiance des citoyens et des investisseurs.
“60 000 billion Plan go turn am Cameroon economy, make am grow sharp-sharp”
« 60 000 milliards pour rebâtir le Cameroun et créer une croissance à 2 chiffres »
Sources : multiples, Internet
