De l’avis de nombreux conseillers municipaux, ce refus catégorique révélateur, traduit non seulement la volonté de ce dernier à se conformer strictement à la légalité budgétaire, mais également son refus de cautionner une dérive individuelle.
Nouveau coup de théâtre dans l’affaire foncière qui secoue la commune d’arrondissement de Douala 2e. La maire Denise Fampou [photo], principale accusée, a subi un revers. Alors qu’elle tente des manœuvres obscures visant à détourner à son profit personnel des terrains relevant du domaine privé de l’État, sur le site stratégique du marché des femmes de Funkel, projet évalué à plus de 20 milliards de FCFA et porteur de milliers d’emplois, la position adoptée par le receveur municipal apparaît comme un désaveu institutionnel d’une portée considérable.
En effet, conformément à sa mission de représentant du ministère des Finances auprès de la commune, le receveur municipal, a, selon nos informations, fermement refusé d’ordonner le paiement des honoraires d’avocats engagés par la maire Denise Fampou pour assurer sa défense personnelle dans ce dossier.
De l’avis de nombreux conseillers municipaux, ce refus catégorique révélateur, traduit non seulement la volonté de ce dernier à se conformer strictement à la légalité budgétaire, mais également son refus de cautionner une dérive individuelle qui engage exclusivement la responsabilité de la cheffe de l’exécutif municipale Denise Fampou, et non celle de l’institution communale. « Cet acte fort du receveur municipal, rappelle à tous que les deniers publics ne sauraient servir à couvrir des initiatives personnelles contraires à l’intérêt général », commente une source proche du dossier.
Qui ajoute que pour revenir sur son impact et sa signification profonde, l’attitude du receveur municipal illustre en réalité la fracture profonde qu’il existe entre la maire et les différents personnels de la mairie qu’elle dirige. Aujourd’hui Denise Fampou est très loin de constituer une solidarité institutionnelle, et son combat apparaît de plus en plus comme une croisade solitaire, menée au mépris des règles, des usages administratifs et des aspirations des populations. « Le fait que le receveur municipal, dont l’autorité se trouve directement placée sous la tutelle du ministère des Finances se démarque avec autant de clarté est la preuve que l’action de l’édile ne bénéficie d’aucun soutien au sein de l’appareil communal.
Bien plus, souffle-t-on, cet acte de la maire qui fait des gorges chaudes fragilise la crédibilité de l’institution. Et donc et le désaveu du receveur municipal, la laisse désormais face à ses responsabilités personnelles, et l’expose à répondre seule de ses choix et de ses actes devant l’opinion publique et devant la justice.
Albert Belibi (Cp)


