C’est peut être une des retombées positives de la guerre Ukraine déclenchée le 25 février 2022 et qui a débouché sur la majoration des couts du blé. Au Cameroun, cette hausse fait des gorges chaudes, le pays, selon l’Institut natinal de la statistique (INS) disposant des terres arables estimées à environ 7,2 millions d’hectares, mais seulement 1,8 millions d’hectares sont effectivement cultivées tandis que le potentiel irrigable est estimé à 240. 000 hectares, mais moins de 33 000 hectares sont actuellement irriguées.
Pour tenter de juguler cette dépendance de Cameroun vis-à-vis du blé russe, ukrainien, canadien etc., Paul Biya a ordonné le 5 juillet 2022 une subvention 10 milliards 300 millions à l’Institut de recherche agricole pour le développement (IRAD). Les fonds, prescrit le chef de l’Etat via le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh, « sont dédiés au développement de la production et de la transformation du blé au Cameroun. »
Le ministère des Finances (Minfi) devra mettre ces fonds de manière échelonnée à la disposition du bénéficiaire. Dans le détail, en 2022, une enveloppe de trois milliards devra être mobilisée, la deuxième année (2023) ce sera deux milliards sept cent cinquante millions, la troisième année (2024), trois milliards devront être mis à la disposition de l’IRAD. En 2025, un milliard sera déboursé et en 2026, la cinquième année, 450 millions viendront clôturer cette subvention.
En débloquant ces fonds, Paul Biya répond à l’IRAD qui, le 6 avril 2022, déclarait dans une note rendue publique, « malgré les avancées de la recherche agricole, les moyens financiers (…) très limités ne permettent pas une transformation à grande échelle de la chaîne de valeur du blé au Cameroun. D’où la nécessité de développer des initiatives d’investissements qui vont permettre à notre pays de gagner en autonomie d’intrants locaux pour ravitailler les industries camerounaises. » Au-delà, est-ce l’IRAD qui doit transformer le blé camerounais à l’échelle industrielle en lieu et place de la défunte Société camerounaise de transformation du blé (Sodeblé)?
Aloys Onana