L’intervalle de temps qui constitue l’ossature de ce panorama de 472 pages est compris entre 2006 et 2020, soit les quatorze années au cours desquelles ce docteur en médecine a trôné à la tête de la Communauté urbaine de Douala comme Délégué du gouvernement.
Le volumineux ouvrage qui a d’abord été imprimé en 2020 pourrait être perçu comme une encyclopédie qui permet d’avoir en une seule production livresque la naissance, l’évolution, les réalisations de différentes figures de proue qui ont occupé le bureau principal de ce qui est aujourd’hui reconnu sous le vocable de ‘’mairie de la ville’’.

Il s’agit, de l’analyse de l’auteur Dr Fritz Ntonè Ntonè, ancien délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala (CUD), de mettre à la disposition de toutes les couches sociales de la capitale économique, voire au-delà, des repères sur ce qui a été accompli par le passé et d’avoir, un document qui ressort quasiment ou presque, tous les grands projets réalisés et présentés ceux qu’il a laissés dans de petits carnets de la CUD et qui devraient permettre à Douala d’épouser ces mots de Paul Biya en visite dans cette ville le 21 septembre 1991 : « …Puisse cette belle ville chargée d’Histoire connaitre un développement harmonieux à la dynamique de son passé prestigieux et de son avenir prometteur. » Ou encore, ces mots prononcés par le même illustre personnage dans son discours de campagne le 6 octobre 2011 à Douala : « …Dans la mouvance de la stratégie de modernisation, notre objectif, dans le cadre des ‘’Grandes Réalisations’’ est de transformer Douala en une métropole économique régionale moderne, tournée vers l’avenir… »

Dans son avant-propos, l’auteur souligne à grand trait qu’au-delà d’être un ouvrage bilan, ’’Panorama du Bilan de l’Exécutif et du Conseil de Communauté, des repères pour les défis de demain’’ est le témoignage et le partage de ses quatorze années à la tête de la CUD. La cible est clairement dévoilée. « Cette contribution s’adresse notamment aux populations de la ville de Douala pour leur accompagnement et de leur soutien multiformes et surtout en guise de restitution de l’essentiel des efforts communs déployés pendant 14 ans. Au personnel de la Communauté urbaine de Douala, pour leur implication au quotidien dans cette œuvre complexe mais ô combien exaltante de développement de notre belle cité. Leur adhésion ainsi que leur détermination sont acquises au nouvel exécutif. Au nouvel Exécutif, aux conseillers Municipaux, comme document de synthèse d’appoint qui améliore l’appropriation de l’ampleur de leurs missions pour une meilleure transition. A tous les acteurs du développement urbain. Cette démarche est une contribution à l’amélioration de la compréhension de la mise en œuvre du processus de la Décentralisation dans nos métropoles. »

Ainsi donc apparaît une constance. Le nouvel exécutif en poste à la mairie de la ville depuis mars 2020 dispose d’un document qui devrait lui servir de phare en matière de planification, de gouvernance, la coopération des projets, lutte contre le désordre urbain, hygiène et salubrité, gestion des déchets, construction des espaces marchands, l’éclairage public et illuminations festives, le réseau routier, l’aménagement des drains, l’étalement de la ville contrairement au Plan d’Orient qui date de 1959 etc.
De ’’Panorama du Bilan de l’Exécutif et du Conseil de Communauté, des repères pour les défis de demain’’ – qui compte onze chapitres- l’on apprend que Douala dispose d’une superficie de 923 Km². 25 000 hectares sont urbanisés. La ville -monographie de 2018- compte 198 quartiers. La capitale économique reçoit 4400 mm d’eau par an, l’on observe ici entre 230 et 250 jours de pluies avec un accent en juillet à septembre. La saison sèche est généralement courte et dure entre deux à trois mois par an. Il est confié que la population a augmenté depuis 1976, passant à 3 600 000 habitants contre 1 912 426 en 2005.
Réalisations et projets
L’auteur Fritz Ntonè Ntonè passe en revue des grands faits de ses prédécesseurs, même si la CUD a été créée le 24 septembre 1987. Le premier de tous, le pharmacien Rudolph Tokoto (1956- 1967), conçoit le premier Plan directeur d’urbanisme, le lotissement ’’Hydrocarbures’’. Le second, Jacques Bebey (1967-1969), ingénieur des travaux publics, André Michel Epée ( 1969-1982), Christian Tobie Kuoh (1982- 1987), Joseph Dipita Pokossy Doumbe (1989-1996), Thomas Tobbo Eyoum ( 1996-2001), Colonel Edouard Etonde Ekotto (2001-2006). Dr Fritz Ntonè Ntonè (2006- 2020).

Sous le règne de ce dernier, l’ouvrage dont la documentation et la rédaction ont bénéficié du concours d’une vingtaine de personnes, ressort de grands faits ainsi que des contrats clés donc l’implantation étaient attendue. Des réalisations, une panoplie, l’on retient 523 kml (kilomètre liénéarires) de routes bitumées, 103 Kml de voirie revêtue en pavés, 2746 Kml de voie en terre.
Pris également en compte dans ce vertigineux bilan, la Stratégie de développement de Douala et son aire métropolitaine à l’horizon 2025 (CSD), le Plan directeur d’urbanisme et les plans d’occupation des sols, l’agenda 21 Douala, le plan des transports et de déplacement, plan de mobilité urbaine soutenable, le schéma directeur d’assainissement, la stabilisation des ravins, la réhabilitation et construction des voiries urbaines et des équipements publics. De l’appui à la construction de la mairie de Douala 1er, Douala 5e, Douala 6e et du cercle municipal de Douala 2e, c’est des infrastructures liées à l’exécutif de la CUD de 2006 à 2020, entre autres faits qui se joignent à la ‘’pénétrante ou accès Est et Ouest’’ de Douala, la Cité des Cinquantenaires…
Si l’exécutif en poste depuis 2020 ressasse sans cesse le Bus Transit Rapide (BRT), ’’Panorama du Bilan de l’Exécutif et du Conseil de Communauté, des repères pour les défis de demain’’ nous apprend qu’il s’agit d’un vieux projet qui remonte à 2009. L’ouvrage indique qu’il faut agir au plus vite car « avec près de 4,7%, le taux de croissance de la population reste élevé, la cité accueillera vraisemblablement plus d’un million d’habitants supplémentaires dans les dix prochaines années. Les défis de cette croissance sont immenses et ne peuvent être relevés qu’à la faveur d’une politique audacieuse de développement par ailleurs bien maitrisée », conclu l’ouvrage qui ne maque de rappeler que la ville a connu ces dernières années un étalement de 1000 hectares dans des zones jadis perçues comme périphériques comme Yassa. Tous les projets et leurs caractéristiques de tous ordres sont connus depuis belle lurette et se subdivisent en sept grands axes indiqués dans l’ouvrage. Reste leur mise en mélodie.
Aloys Onana
*Photo d’illustration, collage fait par Économie du Cameroun