Dans ses perspectives 2025/2026, l’entreprise publique en charge de la production, de la distribution et de la vente de l’eau potable au Cameroun exclut toute majoration de prix, tout comme elle salue ses relations avec la Banque mondiale.
C’est une information relayée par certains media digitaux internationaux. Ils annoncent une majoration de prix de vente du mètre cube d’eau potable au Cameroun, une exigence qui émanerait de la Banque mondiale, un partenaire stratégique à cette entreprise qui, pour l’exercice 2023, a arrêté ses comptes avec un résultat de 4.038.060.827 FCFA. Une performance, selon des observations officielles, qui est en nette amélioration par rapport à l’exercice 2022.
Nonobstant cette performance, selon nos informations, la Camwater n’a pas en projet une augmentation du tarif de l’eau potable. L’entreprise est certes engagée dans de nombreux défis, qui ont fait dire à Paul Biya lors de son discours à la nation le 31 décembre 2024 que : « l’approvisionnement en eau potable constitue également un défi majeur que le gouvernement s’est attelé à relever ces dernières années, avec une détermination louable. La mise en service du projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé, a permis une nette amélioration de la desserte de cette agglomération. Une campagne de branchement de huit mille ménages au réseau d’eau potable a conséquemment été lancée dans cette ville. »
Paul Biya a poursuivi dans cette adresse à la nation que « dans la ville de Douala, les travaux de réhabilitation et d’extension de la station hydraulique de Japoma sont en cours, tandis que les études techniques du méga projet d’adduction en eau potable de cette cité ont été finalisées. La remise à niveau des stations de production d’eau potable se poursuit dans plusieurs villes secondaires. Notre ambition est de doter chacune de nos localités d’une eau de qualité, à la mesure des attentes de nos concitoyens. »
Au regard de ces annonces et engagements présidentiels, rassurent nos sources, aucune majoration du prix de l’eau potable n’est évoquée ni par la voix la plus autorisée du pays, tout comme dans ses documents de prévisions 2025/2026, le renforcement des prix d’accès à l’eau potable n’est à l’ordre du jour. Au besoin, confie-t-on, les hypothèses relatives à cette possibilité sont contenues dans le Plan de développement stratégique de la Camwater ne sont discutables de façon paritaire que dans un horizon de moyen terme, notamment dans trois ans. Aussi, insiste-t-on, il n’y a aucun conflit ni de contrainte avec la Banque mondiale.
D’ailleurs, indique un communiqué officiel du 14 janvier 2024 de l’entreprise, « il n’existe aucun bras de fer entre la Camwater et la Banque mondiale. Bien plus au contraire, celle-ci accompagne la Camwater dans ses réformes structurelles, notamment à travers deux projets en cours de finalisation des principes de financement : le programme axé sur les résultats ( PfoR) en appui au Programme stratégique de Réformes de la gestion des finances publiques dans le secteur de l’eau potable, le Programme de sécurisation des ressources en eau et d’amélioration de l’accès aux ouvrages et services d’eau potable et d’assainissement au Cameroun (Sewash). »
Autre détail que donne ledit communiqué, l’entreprise, dans l’hypothèse d’une augmentation des tarifs à moyen terme, prévue dans le Plan Stratégique de l’entreprise à partir de 2027, « celle-ci s’effectuera sous les auspices du gouvernement, respectera strictement les procédures légales en vigueur et sera précédée de consultations paritaires avec toutes les parties prenantes concernées. »
En rappel, un mètre cube d’eau potable au Cameroun, c’est-à-dire 1000 litres, coûte 270 FCFA alors qu’au Gabon en l’occurrence, le même volume d’eau coûte 680 FCFA.
Aloys Onana
