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 Yvette Valérie Doume Banlog : « le festival All Kassava est ouvert à tous, afin que tous viennent découvrir l’or blanc et ses mille et un avantages »

by EDC
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La  Fondatrice de l’ONG Femme action et développement au Cameroun et en Centrafrique (FADEC). Dans cette interview exclusive, la fondatrice de la FADEC lève un pan de voile sur le bilan, les raisons de création et les caractéristiques du festival All Kassava qui tiendra sa 2e édition du 24 au 27 juillet 2025.

Pouvez-vous nous faire le bilan de la dernière du festival All Kassava qui a eu lieu à Douala en 2024…

Ça aura été un sacré coup réussi, nous avons touché beaucoup de personnes au-delà de la Région du Littoral. C’est un festival national, mais aussi international. Nous avons eu des exposants provenant de six Régions du pays. Il n’y a que l’Extrême Nord, le Nord, le Nord-ouest, l’Ouest qui n’ont pas pu être-là, je crois  faute de moyens car cette organisation était notre première édition, nous n’avons pu les contacter à temps.  Au niveau de la sous-région CEMAC, nous avons sensibilisé des pays. Nous avons eu des représentants de la RCA et du Gabon. D’autres pays seront là cette année. Il y en a qui voulaient venir de la RDC, mais ils n’ont pas eu de financements, d’autres des Caraïbes avaient aussi manifesté leur désir à être là. Mais nous avons eu des partenaires venant d’Espagne qui avaient présenté de nouvelles technologies en matière agricole comme des drones.

Le bilan aura été positif pour une première édition. Les autorités nous ont beaucoup accompagnés : des autorités politiques, traditionnelles etc.  Nous sommes parrainés par le MINADER (ministère de l’Agriculture et du développement rural), qui a veillé à la perfection de tout, de la sécurité des exposants, la facilitation du transport des marchandises entre autres. Nous avons touché une masse importante de personne, en un mot, il y a eu de l’écho, un écho favorable car il faut le souligner, nous avons constitué une bonne communauté de près de 300 personnes. C’était cela le but car il était également question de mettre en réseau tous les acteurs de la chaine de valeur.

Il semble que des camerounais soient attachés à la culture du manioc…

Effectivement, ils y sont par amour mais n’arrivent pas à s’en sortir parce qu’ils ne savent pas à qui le vendre, il y en a qui veulent acheter, ils ne savent pas chez qui acheter, conséquence chacun est dans son coin. Notre but est donc de briser ces barrières. Nous avons une communauté au sein de laquelle les gens vendent.

Nous constatons un changement de timing. Le festival en 2024 a eu lieu en novembre et cette fois-ci il a lieu en juillet 2025

Le second semestre de cette année sera un peu mouvementé au Cameroun au regard de la météo politique qui affiche des nuages pleins d’activités politiques, notamment le cœur de notre démocratie qui se manifestera à travers l’élection présidentielle. Des énergies seront donc cristallisées autour de cette actualité en perspective. Nous nous sommes dit, avec nos différents partenaires et acteurs,  qu’il  était judicieux de le tenir en juillet. La tutelle a approuvé cette proposition. Même s’il y a la pluie, elle n’empêchera rien (sourire). C’est une grande fête, elle aura lieu même sous la pluie.

Macabo, igname, patate etc. constituent nos tubercules. Mais vous avez choisi strictement le manioc. Pourquoi ?

Nous trouvons, en toute honnêteté que le manioc a beaucoup de débouchés, une panoplie de dérivés. Il s’agit d’un tubercule riche. Sans doute d’autres tubercules le sont aussi. Mais moi je suis fille du manioc, je suis de Bonomo Ba Mbenguè (banlieue de Douala, Ndlr). Le miondo (forme de bâton de manioc, ndlr), c’est chez nous. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi le manioc car il est entrain de perdre de sa valeur, le Mintoumba (forme de gâteau de manioc à l’huile de palme, ndlr), pareil. Le Bobolô (bâton de manioc issu de la Région forestière du Cameroun, ndlr), tous perdent de leur valeur.  Notre but est donc de rehausser cette grandeur et renforcer le côté industriel. Un détail.  Partout où les camerounais se trouvent dans le monde, ils sont prêts à consommer ces dérivés du manioc que je viens de lister, nous les appelons MMB( manioc, mintoumba, bobolô). Encore une fois donc, nous voulons que ce tubercule reprenne de la valeur. Ce qui permettra de promouvoir le développement durable.

Votre initiative relative à la promotion du manioc arrive avant que, en RCA, des investisseurs étrangers s’engagent à créer 25 000 emplois directs et 10.000 hectares  de champs de manioc. Qu’est-ce qu’un projet comme celui-là peut susciter au Festival All Kasava que vous pilotez ?

Le projet de construction d’une industrie, je dirai de pointe au tour et sur le manioc en RCA est une opportunité réelle pour All Kasava. En 2024 lors de la première édition, la RCA était présente. Voir un tel projet se nouer après All Kasava–plus de 130 milliards de FCFA que ces investisseurs que vous évoquiez vont injecter dans la filière manioc en RCA- c’est un gros challenge pour nous, une opportunité. Nous verrons en interne comment prendre langue avec les  acteurs du projet pour que All Kassava joue un rôle dans cet univers.  C’est une aubaine à saisir.

Pour 2025, qu’est-ce qui est en vue en termes d’innovations ?

La première édition nous a permis de nous rendre compte qu’il y avait un besoin dans le sens de la promotion du manioc, de la visibilité de ce tubercule.  Il y a donc eu un engouement autour de cette première édition. Cette année, il est question de ratisser large pour intéresser le producteur, où qu’il soit. Par ailleurs, à la première édition, nous avons pris l’engagement, avec l’accord du ministère de l’Agriculture, de mettre sur pied une interprofession pour porter la filière manioc. Réunir tous les acteurs du manioc afin de mieux analyser le manioc et ses dérivés. C’est un travail qui est en cours avec l’onction du Minader. Autre chose à souligner, la diaspora camerounaise basée en Europe  voudrait participer activement au festival All Kasava. La dernière fois, il y avait déjà quelques membres de ladite diaspora, et cette fois-ci, ils veulent être plus actifs dans l’organisation et soutenir certains petits producteurs. C’est un côté important.

Qui peut prendre part à ce festival  de All Kasa ?

Tous les producteurs de manioc y sont attendus. Des agriculteurs, ceux qui transforment la matière première sous toutes ses formes, des industriels. Ce que beaucoup ne savent peut-être pas, de nombreuses industries de chez nous utilisent abondement de l’amidon qu’ils importent !  Notre but est de faire savoir à tous que de l’industrie pharmaceutique à l’industrie brassicole en passant par l’agroalimentaire, la transformation du bois en papier, l’industrie financière, des équipementiers, la fabrication de la colle, le manioc a de nombreux dérivés. Des choses connues juste par une toute petite poignée de personnes. Le festival All Kassava est donc ouvert à tous, afin que tous viennent découvrir l’or blanc et ses mille et un avantages. Ce qui pourrait susciter des vocations dans ce segment de notre économie en ces temps où la guerre commerciale est d’actualité  et où les importations de blé connaissent une décrue. Le moment est venu de mieux cerner ce que nous produisons comme manioc et comment le mettre en valeur, et même effacer vigoureusement ces aprioris qui présentent le manioc comme une ressource alimentaire qui rendrait crétin. (Sourire). Le festival aura lieu à la maison du parti de Bonanjo, des enregistrements sont ouverts. Plusieurs concours sont en vue : Miss Kassava, Miss Mum Kassava, Innov Kassava, Chef Kassava.

Propos recueillis par A.O

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