Organisé par KMR START-UP HUB, le rendez-vous incontournable de l’écosystème tech et de la transformation numérique au Cameroun ‘’Mboa Tech Conference’’ a tenu sa sixième édition les 18 et 19 juin 2025 à Douala. La figure de proue de ces travaux [photo] revient sur cette rencontre qui a parmi à des startuppers du pays de faire découvrir leur génie.
Quel bilan au sujet de la thématiques et des interventions relatifs à la sixième édition Mboa Tech conference ?
Nous avons un sentiment de mission accomplie, car cette sixième édition se tenait sous la thématique centrale « Relevez le défi du financement des innovations locales pour des villes camerounaises intelligentes et écoresponsables. » Le principal défi était déjà de réunir les acteurs de terrain, ils sont très souvent occupés, leur demander de venir partager leur expérience était déjà un défi et ils ont répondu présents. Quand je parle d’acteurs, nous avons eu des chefs d’entreprises tech, nous avons eu des régulateurs, c’est-à-dire des représentants des ministères concernés par des questions : le ministère de la Ville, le ministère de la Décentralisation, le ministère de la Recherche scientifique et de l’innovation. Nous avons eu des entreprises parapubliques comme Camtel qui est pour nous un partenaire stratégique si on veut développer notre écosystème. Nous avons regroupé des jeunes de nos universités ainsi que des responsables de ces universités, pour dire que l’idée de poser la problématique des financements globale était de mettre tous ces acteurs autour de la table et tirer des résolutions car Mboa Tchech est pour nous un laboratoire pour avoir le pool sur le terrain afin que nous déduisions la stratégie qui va nous permettre de continuer à travailler, comme nous le faisons depuis dix ans. Il y a de très belles victoires. Il y a de la place, pourvu qu’on pose des actions sérieuses. Aux jeunes, il faut leur dire qu’ils doivent rentrer dans le combat tech, ils ont déjà essayé de faire leurs armes en présentant leur projet devant un jury qui a retenu les trois projets qui vont être accompagné par Camer startupper et ses partenaires.
Il y a donc plusieurs défis, à la fois techniques, infrastructurels et environnementaux, on a envie de dire, « smart city », ce n’est pas pour demain…
Les smart villes, ce n’est pas pour demain… non ! Je pense qu’il y a beaucoup de choses qui ont déjà été faites. Il y a des actes de naissance qui sont déjà numérisés, au niveau des impôts il y a un certain nombre de procédures qui sont numérisées. Je pense que nous sommes dans le processus de transition. Il faut accélérer cette transition, et c’est à cela que nous travaillons. Je puis vous rassurer que nous avons bon espoir, à l’aune de ce que nous voyons sur le terrain. Nous pouvons dire que dans un horizon de cinq ans -nous n’avons pas de choix- nous devons nous arrimer, dans cinq ans donc, nous aurons les principales villes du Cameroun -débutons déjà par Douala et Yaoundé – qui seront en mode smart city. C’est un engament pour lequel nous travaillons.

En six éditions du Mboa tech, qu’est-ce qu’on peut garder comme faits d’armes, ou détections de génies qui marquent, leur efficacité…
Nous sommes en dix années de fonctionnement. Notre objectif, faut-il le souligner, était de prendre de jeunes camerounais, de la base et de les accompagner jusqu’à la création de l’entreprise, jusqu’ au stade où ils deviennent stables, sortir de l’incubateur. Nous avons Iwomi Technologies qui est une Fintech, qui a fait pratiquement trois ans, qui a été accompagnée et qui aujourd’hui fait du chiffre d’affaires que je ne dévoilerais pas, toujours est-il que la structure crée des emplois. Nous ne nous sommes pas limités à la technologie, nous sommes sur l’innovation et donc, nous avons la jeune Pascaline Nenda, de Blesolac (c’est-à-dire Blé Soja Lactée. La start up Lamana produit et commercialise les céréales infantiles instantanées pour nourrissons et enfants en bas âge made in Cameroon, Ndlr) qui a été détectée par KMR START-UP HUB et qui est aujourd’hui l’une des championnes dans tout ce qui est céréales infantiles. Nous avons accompagné des jeunes, ils sont assez nombreux, je pense à Yann Kengne qui, à travers i-session a pu présenter un certain nombre de projets. Nous ne faisons plus visiter à nos partenaires des startups qui sont dans notre coworking space, nous les emmenons dans des entreprises qui aujourd’hui fonctionnent. Le deuxième challenge, c’est d’en faire des champions. Aujourd’hui ils font du chiffre, mais il faut avoir l’ambition sous-régionale tout au moins, sinon continentale et c’est dans cette phase-là que nous sommes avec un certain nombre d’entreprises, c’est pour cela que la partie plaidoyer nous prend beaucoup de temps, pour essayer d’approfondir discussions avec des pouvoirs publics. Je peux rappeler que, encore dans l’ancien patronat Ecam, c’est nous qui avons fait la proposition de ce qui a donné cette loi qui permet de défiscaliser les startups sur cinq ans. Le travail de plaidoyer a beaucoup marché, nous avons eu des aînés qui nous ont soutenu, je pense au président Protais Ayangma qui, dès le début, a cru à notre démarche, a lancé le grand prix de l’innovation, parce qu’il ne faut seulement se focaliser sur des actions directes de Camer Startuppers mais sur ce que nous suscitons aussi auprès des autres qui sont porteurs de résultats et qui nous mène tout droit vers les smart cities parce que nous y croyons.
Pourquoi la thématique sur le financement des innovations locales pour des villes intelligentes et écoresponsables ?
Nous avons des entreprises tech qui peuvent être mises à disposition de nos différentes villes et même de nos zones rurales. Il faut faciliter la vie, nous avons nos collectivités décentralisées qui ont une pléiade de services, ceux-ci peuvent, grâce à nos solutions tech, les digitaliser, faciliter l’accès à l’information, faciliter la vie de leurs populations. C’est dans cette dynamique que nous nous inscrivons et nous souhaitons que toute la communauté technologique nous suive dans cette nouvelle démarche, et avoir l’appui du gouvernement qui a quand même déjà donné l’essentiel pour nous permettre de nous développer à travers la loi sur la défiscalisation des entreprises innovantes. Avec la tech innovante, on aura la chance d’être un pays émergent, cela inclut l’industrialisation, et quand on parle d’industrialisation, on parle de déchets. Il faut donc être capable dé gérer nos déchets industriels, mais pas uniquement.
Propos recueillis par Aloys Onana