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Mauvaise gouvernance : le coup de crosse des évêques du Cameroun à la téléphonie,  la pression fiscale, la corruption, l’article 66 de la constitution

by EDC
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Dans son message le 11 janvier 2025 aux prêtres, personnes consacrées, fidèles laïcs, à tous les autres croyants, aux hommes politiques et à tous les hommes et femmes de bonne volonté du Cameroun, l’épiscopat du pays s’y est appesanti sur de nombreuses questions économiques.

La 48e session du séminaire annuel des évêques du Cameroun  a pris fin le 11 janvier 2025. Mais le message principal issu de ces travaux raisonne à jamais dans l’écosystème politico économique du pays. Tant les pères évêques auront été incisifs sur certains aspects clés de la vie publique.

Parmi leurs récriminations, la mauvaise connexion de la téléphonie. « Dans son discours prononcé le 31 décembre 2024, le président de la République a abordé les enjeux sécuritaires, économiques, infrastructurels et de gouvernance, il y a reconnu les frustrations liées à l’état des routes et des infrastructures urbaines, aux problèmes de manque d’eau potable, sans oublier ceux liés à l’énergie ; nous pourrions y ajouter ceux liés à la téléphonie en général », fustigent les évêques.

Les pères de l’Eglise au Cameroun disposent également de nombreuses structures qui font face aux impôts. Ce qui leur permet de comprendre et de fustiger la pression fiscale estimée à 14 % au Cameroun. « Aussi, l’une des causes du malaise des camerounais est sans doute la pression fiscale qui augmente d’année en année au détriment des populations les plus vulnérables. Elle est perçue  comme un ultime moyen pour asphyxier ceux des camerounais dont la faiblesse du pouvoir d’achat  est criarde. Les impôts semblent n’exister que pour lesdites couches vulnérables de la société tandis que les riches n’en seraient nullement inquiétés ; nous en voulons pour preuve la non application de l’article 66 de notre Loi fondamentale et de son texte d’application qu’est la Loi n°003/2006 du 25 avril 2006 qui invitent tout camerounais  qui accède à des responsabilités importantes pour le service de la nation à déclarer ses biens. »

Si dans d’autres pays économiquement développés l’industrie dope la fiscalité, au Cameroun, c’est une autre réalité. Ce attire l’attention de l’épiscopat. « Nous nous demandons si un pays ne se construit que sur et par la fiscalité. Il est pourtant reconnu que le Cameroun est un « scandale » de bénédiction de par la richesse de ses forêts et de ses eaux, de son sol, de son sous-sol. »

Les pères évêques ne manquent de donner un coup de crosse au minerai de Lolabé, à Kribi. Une ressource qui s’étend sur 138km² et dont le contrat à l’entreprise chinoise Sino Steel q suscité un tollé car, annuellement, selon les prévisions, 633 millions de tonnes de fer d’une teneur de 33 % sont enfouis sous terre et devraient permettre à l’État d’empocher 22,9 milliards de FCFA. Un montant jugé dérisoire par certains experts. Ce type de contrat ne doit plus se reproduire. « Nous pensons particulièrement au bradage et à l’utilisation des concessions minières et agricoles qui s’effectuent par des accords signés ici et là de manière très discutable. »

Pour l’exercice 2024, le gouvernement avait prévu bitumer 600 km de route. Juste 446 km l’ont été et 228 km de route réhabilités. Pour les évêques, cette contreperformance est la conséquence de la corruption et de la mauvaise gouvernance. « Si le budget voté chaque année pour les infrastructures routières était judicieusement utilisé à cette fin, il y a belle lurette que le Cameroun ne souffrirait plus tant de ce problème. »

Une partie de la crosse épiscopale, symbole du pouvoir d’un l’évêque.

Ainsi donc soulignent les figurent de proue de l’Église au Cameroun, des deniers publics détournés ne peuvent que freiner considérablement la marche vers le développement du apys tout en empêchant que tout camerounais puisse avoir le minimum vital. « Or il n’y a pas de paix sans développement, nous dit le Pape Paul VI (encyclique Populorum Progressio de 1967, n°76). »

Économie du Cameroun

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