La remise des médailles à 100 récipiendaires le 4 décembre a permis au Directeur général ainsi qu’au ministre des Transports de donner l’état d’évolution du transport ferroviaire camerounais.
La pratique des médailles aux employés méritants du transporteur ferroviaire Camrail a été mise dans les tiroirs il y a 25 ans. Le temps de se repositionner et donner un nouvel élan à cette entreprise qui revendique des emplois directs à plus de 1500 personnes, 4000 autres personnes dans la sous traitance et un total global de 31 000 personnes qui vivent directement ou indirectement des activités de Camrail, pour Pascal Miny, Directeur Général, le temps est venu de jeter un regard sur ce qui a été fait ces dernières années.
Camrail, explique le patron du rail camerounais, assure la mobilité de 1300 personnes sur l’ensemble du réseau, 95 % sont transportées par le train couchette, Yaoundé-Ngaoundéré-Yaoundé. Le rail, c’est aussi le ravitaillement des marchés en produits de première nécessité, l’acheminement du matériel de construction, le transport des produits pétroliers dans l’hinterland, annuellement, Camrail transporte plus d’un million 600 mille tonnes de marchandises.
De ces données, la figure de proue de cette entreprise se convainc que Camrail est un pilier de la croissance économique du Cameroun avec un impact certain sur les économies du Tchad, de la RCA et du Congo Brazzaville. « Nous avons réinvesti plus de 3,3 milliards de FCFA dans du matériel pour améliorer la voie ferrée. Il s’agit de 1835 barres de rails d’une valeur de 2,4 milliards de FCFA, ce qui représente 33 mille mètres de chemin de fer. 33 Km de chemin de fer ont été renouvelés entre 2023 et 2024. Par ailleurs, Camrail a acquis des équipements pour l’aiguillage, pour la fluidité, la sécurité sur le chemin de fer camerounais. En 2023, Camrail a posé 60 Km de rail. Dans le segment voyageur, un système d’achat automatique des billets est effectif dans la gare de Douala ; Yaoundé et Ngaoundéré constituent les prochaines étapes », se félicite Pascal Miny.
A côté de ces réalisations, se dégagent des perspectives. Notamment l’acquisition de nouvelles locomotives pour renforcer le parc existant, achever le titre de transport unique avec la douane, maximiser la fluidité du transport des marchandises, le référencement du transport du fret, réduire le transport du bois avec une nouvelle offre à Bélabo. L’ouverture d’un centre technique de maintenance ferroviaire dans les ateliers centraux de Bassa afin d’assurer la maintenance des organes en matériels et assurer les réparations, fabriquer les organes. Il s’agit « d’un ambitieux projet qui exige l’expérience et la notoriété du secteur ferroviaire camerounais, qui a franchi un palier avec la mise en place de la concession », souligne Pascal Miny qui a hérité de cette entreprise au moment où de sérieuses crises la secouaient.
Des ambitions et réalisations qui ne font pas faire oublier des revendications aux personnels employés qui demande la défense des emplois au moment où MSC est annoncé. « Chaque jour, les regards des cheminots sont braqués sur votre ministère et même l’Etat depuis le 25 juillet 2023 date à laquelle le président de la République a promulgué la loi régissant le secteur ferroviaire au Cameroun et qui organise la gestion, l’exploitation, le contrôle, la promotion et le développement des activités ferroviaire dans notre pays. Nous avons conscient de l’impact positif qu’une telle loi peut avoir sur le développement du secteur ferroviaire locale. Seulement, les cheminots posent des regards inquiets parce qu’ils ne savent toujours pas à quelle sauce ils vont être mangés. Les craintes sont d’autant plus fortes qu’ils ont encore en mémoire le contentieux de la Régifercam et le dossier encore pendant au tribunal. Nous saisissons cette occasion de la remise de médailles d’honneur de chemin de fer pour vous prier de bien vouloir préserver les emplois au moment de la mise en œuvre de la nouvelle loi », a déclaré Paul Emmanuel Nwaha, représentant du personnel.
La remise des médailles à 100 récipiendaires a permis au ministre du Transport d’apporter des assurances à ce sujet. «Sur le volet social, le personnel se demande à quelle sauce il va être mangé et quid des emplois, je voudrais vous rassurer que, il s’agira d’une très bonne sauce. Pourquoi une très bonne sauce ? Vous qui constituez la communauté des cheminots, dans l’instance du processus du rachat de votre entreprise par MSC, les actifs de Bolloré Africa Logistics, les mutations dans le sous-secteur sont suivies avec une attention particulière par le gouvernement, qui veille à ce que les droits des travailleurs soient préservés conformément à la réglementation en vigueur. »
