Par ce mécanisme, le patronat camerounais voudrait normaliser la saine concurrence et obtenir des effets bénéfiques.
Le Cameroun est dans une lancée de redynamisation de son industrie. Mais cela devrait, de l’avis du Groupement des entreprises du Cameroun (GECAM), devrait se faire dans les normes qui satisfassent et permettent les gains à tous les acteurs impliqués dans des secteurs en vue. En effet, rapelle le patronat camerounais, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi du 18 avril 2013 portant sur les incitations aux investissements, le Cameroun a ouvert à tout va, « sans limitation à une proportion étudiée » ses portes à certains secteurs, ce qui a conduit à « une surcapacité de production bien au-delà de la demande nationale. »
Une politique d’ouverture qui a, se désole Célestin Tawamba le président du GECAM, entrainé au fil du temps des conséquences « désastreuses, à l’instar d’une concurrence intense et déviante vers des pratiques anticoncurrentielles, un déclin des ventes, des pertes de recettes fiscales, une détérioration de la balance de paiement, une réduction drastique des marges bénéficiaires, souvent dans un contexte d’administration des prix. »
La liste des maux causés par cette politique économique est longue et courrouce le GECAM qui a saisi les pouvoirs publics pour éviter des dépôts de bilan, les mises en chômage de milliers de travailleurs. Et donc, « nous avons sollicité du Minfi (ministère des Finances) la suspension de la délivrance de nouveaux agréments pour les secteurs ci-après : métallurgie, minoterie, oléagineux, plus spécifiquement dans la transformation de l’huile de palme, cimenterie. »
Le Minfi, apprend-on, a mis en place une commission interministérielle qui a procédé en décembre 2024 à des descentes sur le terrain au cours desquelles la capacité de production a été effectivement constatée.
A titre illustratif, six cimenteries sont en activité au Cameroun. Elles sont exploitées par Cimencam, Dangote Cement Cameroon, Cimaf, Medcem Cameroun, Mira Company et Cimpor. La capacité de production totale cumulée est d’environ 4,7 millions de tonnes par an, selon le ministère des Mines et de l’Industrie. Quatre nouvelles cimenteries sont en cours d’installation au Cameroun et devraient être opérationnelles en 2025, ce qui portera le nombre total d’unités de production à neuf.
Aloys Onana