Selon Transparency International, le pays de Paul Biya a enregistré un score de 26 , ce qui le classe parmi les pays à très fort taux de corruption.
Dans le classement 2024 des économies du monde où les dirigeants s’activent pour lutter contre la corruption, le Cameroun, sous la houlette de Paul Biya -92 ans donc 43 passés à la tête du pays- fait office de mauvais élève. Le pays occupe la 143e place, sur 180 économies passées à la loupe par Transparency International. « L’Indice de perception de la corruption (IPC) 2024 montre que la corruption est un problème dangereux dans toutes les régions du monde, mais que des changements positifs sont en cours dans de nombreux pays. Les recherches révèlent également que la corruption constitue une menace majeure pour l’action climatique. Cela entrave les progrès en matière de réduction des émissions et d’adaptation aux effets inévitables du réchauffement climatique. L’IPC classe 180 pays et territoires dans le monde en fonction de leur niveau perçu de corruption dans le secteur public. Les résultats sont donnés sur une échelle de 0 (très corrompu) à 100 (très propre) », explique Transparency.

A en croire cet organisme, même si 32 pays ont considérablement réduit leurs niveaux de corruption depuis 2012, il reste encore beaucoup de travail à faire : 148 pays sont restés stagnants ou se sont aggravés au cours de la même période. La moyenne mondiale de 43 est également stagnante depuis des années, alors que plus des deux tiers des pays ont un score inférieur à 50. Parmi lesquels le Cameroun, qui a 26.
Dans son discours à la jeunesse le 10 février 2025, Paul Biya a invité ses compatriotes à saisir les opportunités qu’offre l’économie verte. Au niveau de Transparency International, les fonds dédiés à cette cause pourraient connaitre un triste sort partout où la démocratie est en peine. « Un manque de transparence et de responsabilité adéquate augmente le risque que les fonds climatiques soient mal utilisés ou détournés. Qui plus est, la corruption peut également prendre la forme d’une influence indue. Ces facteurs ont fait obstacle à l’adoption de politiques ambitieuses et mesures nécessaires pour lutter contre le changement climatique, en favorisant les intérêts de groupes restreints plutôt que le bien commun. La crise de la corruption constitue un obstacle majeur à la résolution du problème climatique», observe Transparency International.

Pendant que le Cameroun tient ferme la pratique de la corruption au point où, selon l’Assemblée nationale le pays est noyé dans des scandales, il y a certains pays qui font tout leur possible pour bouter la corruption hors de leurs frontières. « Pour la septième année consécutive, le Danemark est en tête du classement, avec un score de 90. Finlande et Singapour prendre les deuxième et troisième places, avec des scores de 88 et 84, respectivement. Avec un score de 83, la Nouvelle-Zélande est éliminée les trois premières places pour la première fois depuis 2012, mais reste dans le top 10, avec le Luxembourg (81), Norvège (81), Suisse (81), Suède (80), Pays-Bas (78), Australie (77), Islande (77) et Irlande (77) », indique le rapport 2024 de l’Indice de perception de la corruption.
De l’avis de François Valérian président de Transparency International, « la corruption est une menace mondiale en évolution qui fait bien plus que saper le développement – c’est une cause clé du déclin de la démocratie, de l’instabilité et des violations des droits de l’homme. La communauté internationale et toutes les nations doivent faire de la lutte contre la corruption une priorité absolue et à long terme. Cela est essentiel pour faire reculer l’autoritarisme et garantir un monde pacifique, libre et durable. Les tendances dangereuses révélées dans l’indice de perception de la corruption de cette année mettent en lumière la nécessité de prendre des mesures concrètes pour lutter contre la corruption mondiale. »
Économie du Cameroun