Sans être opposés au projet en préparation, ceux impactés par le projet d’extension du Port autonome de Douala (PAD) exigent le respect des textes publics qui réglementent la mise à disposition d’un espace foncier jugé d’utilité publique.
Dans une correspondance au Directeur général du port automne de Douala (PAD) en date du 24 avril 2025, la population de Missolè 1 dresse la liste des irrégularités qui entachent le processus d’acquisition de leur terre au bénéfice du projet relatif à l’extension du PAD.
Le lot des récriminations ressort que « le montant total d’indemnités allouées pour 475 ha est 1.2 milliard soit environ 84F/M2, alors que dans la zone le prix de vente du m2 dépasse déjà 10 mille francs, aucune indication sur la méthode de calcul n’est communiquée, tous les TF (titres fonciers) du décret présidentiel n’y figurent pas, certains TF qui y sont ne figurent pas dans le décret du Premier ministre, la quasi-totalité des TF listés ici n’ont reçu d’indemnisation que pour les cultures et les constructions, rien pour le terrain. »
Avec insistance, il est fustigé le montant « ridicule » des indemnités ; 1,2 milliard pour 475 hectares « de nos terres » soit moins de 100 francs/m2 « alors que les prix dépassent déjà 10 000 francs par m2 dans la zone », moins de 30 titres fonciers sur plus d’une centaine recensés dans le décret présidentiel « qui reçoivent quelque chose au titre d’indemnités pour les terrains », « les règles de calculs inconnus qui font penser à une indemnisation à tête chercheuse, des cultures et constructions sous/non évaluées. »
Ceux impactés par le projet du PAD à Missolè 1 souhaitent que leurs terres soient indemnisées au prix compatible avec les normes praticables dans la zone, ce qui leur permettra de se recaser ailleurs, que leurs cultures et leurs constructions soient évaluées au juste prix en tenant compte non seulement de leurs valeurs vénales, mais également du taux d’inflation et que soit pris en compte le préjudice moral et des traumatismes qu’ils subiront.
Le décret n° 87/1872 du 18 décembre 1987 qui réglemente les expropriations pour cause d’utilité publique, rappelle la population de Missolè 1, dispose en son article 15 : « Avant le recours à l’expropriation pour cause d’utilité publique en faveur des collectivités publiques locales, des établissements publics, concessionnaires de service public, ou des sociétés d’État en vue de la réalisation de travaux d’intérêt général, ceux-ci doivent posséder aux négociations préalables avec les propriétaires ou les ayant-droits concernés. En cas de désaccord, les résultats desdites négociations sont soumis à l’arbitrage du ministre chargé des domaines. En cas d’arbitrage infructueux, il est procédé à l’expropriation au frais du bénéficiaire dans les conditions prévues ci-dessus. »
Seulement voilà, « dans cette affaire, le PAD n’a jamais approché les populations pour une quelconque négociation qui aurait échoué. Mais là nous assistons à l’expropriation forcée qui aurait dû être le dernier recours. »
Pourtant, « nous voulons vous rassurer, Monsieur le Directeur Général, de notre disponibilité à collaborer avec vous à la recherche d’issues de sorties qui satisfassent les intérêts de toutes les parties. Notre vœu le plus cher étant de voir se réaliser le plus vite possible ce méga projet qui, à coup sûr, va transformer le paysage économique de notre pays et de la sous-région faisant ainsi du port de Douala ‘’ l’entrée principale et privilégiée du golfe de Guinée’’ comme promis par son Excellence Paul Biya, Chef de l’Etat en 2011 à Douala », confie la population de Missolè 1.
A.O