Il est par ailleurs reproché à l’ancien agent d’avoir reçu des cadeaux.
C’est un licenciement qui est auréolé d’un zeste d’abus de pouvoir, tant Cimencam confesse son incapacité à pourvoir poser sur la table les preuves qui incriminent l’ancien ‘’Operational Procurement Specialist’’. « Vote manque de rigueur et l’absence d’obtention de validation de votre hiérarchie ont permis à des collègues de mettre en œuvre une fraude importante, occasionnant des pertes financière substantielles à la société (plus de 200.000.000 FCFA). S’il n’est pas possible d’établir formellement votre complicité, vous avez tout au moins facilité sa mise en œuvre. Ceci est une circonstance aggravante des faits qui vous sont reprochés ci-dessus », apprend- on de la lettre de licenciement signée de Xavier Legrand, Directeur général de Cimencam
La genèse de ce licenciement déjà dénoncé au ministère du Travail via la délégation régionale éponyme est la conséquence d’un audit chez Cimenteries du Cameroun (Cimencam). Lors de ces travaux, et notamment le 22 octobre 2024, le Directeur général de la structurelle décèle quelques irrégularités, qu’il rattache au département ‘’Operational Procurement Specialist’’, l’acheteur de la maison qui procède à la précalification des fournisseurs avec lesquels Cimencam travaille.
Dans ce segment, il est reproché à celui qui occupait ce poste d’avoir réceptionné « 2 extraits de registres de commerce datés du même jour, indiquant des actionnaires différents sur l’un et l’autre document. Il s’est ensuite avéré que le second document a été falsifié pour masquer un lien d’actionnariat entre Panorama et la Société Fraizer SARL déjà prestataire de service auprès de Cimencam pour les mêmes services : marketing et communication. Vous avez ainsi fait preuve de négligence et de légèreté dans la préqualification de Panorama Sarl.»
Un autre reproche est versé dans le dossier. Notamment des cadeaux reçus des deux prestataires, soit un total de 50 mille FCFA en carburant que l’employé de Cimencam est accusé de n’avoir pas déclaré. Le Directeur général adjoint (DGA) Noé Ikoue estime en outre qu’il y a eu conflit d’intérêt, car « il ressort de vos relations avec Fraizer et Panorama que vous avez développé une relation extraprofessionnelle. Cette relation n’a pas été déclarée à la société au cours des 3 dernières années. »
Le DGA dénonce des échanges « non éthiques ». Ici, le mis en cause est accusé d’avoir échangé « au moins à deux reprises » avec des prestataires de service sur les offres de services émises par leurs concurrents. « Ceci est un manquement grave à vos obligations de confidentialités et de neutralité dans le processus d’appel d’offres. »
Licenciement jugé abusif
Cet ensemble d’arguments qui pousse Xavier Legrand à mettre à la porte son ancien collaborateur. Celui-ci a saisi le délégué régional du Ministère du Travail pour « licenciement abusif. » L’ancien employé demande la requalification de la sanction et de constater le licenciement abusif, constater que l’instruction du dossier a été à charge contre l’ancien ‘’Operational Procurement Specialist’’, qui par ailleurs demande le calcul de ses droits au préavis et à la rupture du contrat, l’établissement des dommages et intérêts prévus par l’article 30 du code du travail, « établir que Cimencam a bloqué ma carrière en violation du code du travail, de la convention collective nationale des industries de transformation, des principes retenus pour la gestion des carrières au sein du groupe par Holcim dont Cimencam est membre… »
Cette actualité secoue la plus vieille cimenterie du Cameroun, qui peine à trouver le lien entre la perte de 200 millions de FCFA et le licenciement jugé abusif de l’ancien ‘’Operational Procurement Specialist’’. Les téléphones professionnels du personnel sont sur écoute, la traçabilité de l’argent perdu, elle, ressemble à la fuite des capitaux.
Albright Fandono