La cérémonie d’inauguration de l’immeuble abritant le Trésor à Douala le 7 mars a permis à l’argentier national de fustiger les micmacs qui entourent l’accès au foncier dans la capitale économique.
C’est une colère noyée sous des mots raffinés que Louis Paul Motaze, ministre des Finances (Minfi) a exprimée à Douala lors de l’inauguration de l’immeuble abritant le Trésor. Roger Mbassa Ndine, le maire de la ville, a souhaité que le Minfi multiplie l’érection d’autres infrastructures dans la capitale économique.
Belle occasion pour le Minfi d’exhumer une partie du chapelet des blocages et autres micmacs fonciers auxquels son département ministériel fait face dans la capitale économique. « Monsieur le maire, Roger Mbassa, je souhaiterais que vous me suiviez bien. C’est vous qui avez dit que vous souhaiteriez que les autres services du ministère des Finances viennent bâtir des immeubles aussi beaux sinon plus beaux », débute le Minfi.
Qui aligne quelques faits qui l’indisposent. « Trois situations particulières me viennent à l’esprit. D’abord le projet de construction d’une cité des douanes sur un terrain de 2 hectares. Situé au lieudit TSEF à New Bell, affecté au ministère des Finances, c’est-à-dire à la Direction générale des douanes, par un décret du Premier ministre du 6 octobre 2015, en compensation du terrain de l’ancienne cité de Bonapriso reprise par la Communauté urbaine de Douala. Alors que le marché lancé a commencé à être exécuté, des intrusions diverses n’ont pas permis qu’il se poursuive. Une partie du terrain ayant été vendue à des riverains, un marché de volaille s’y étant installé, une piste secondaire ayant vu le jour et empruntée par les riverains et enfin un projet de recasement des commerçants du marché Congo et de construction d’un marché étant, d’après ce qui m’a été rapporté, en gestation. »
Un autre cas agace le Minfi. « En deuxième lieu, la mutuelle des inspecteurs et officiers de douane n’arrive pas à jouir d’un terrain de 1859 m² à Bonamoussadi, acquis en toute légalité auprès de la MAETUR depuis 1998. Terrain dont la mutuelle détient un certificat d’attribution délivré par la MAETUR en 2000 et un titre foncier finalement délivré en 2024. Faudrait relever la tentative de vente de ce terrain à un tiers malgré un arrêt de la Chambre administrative de la Cour suprême en date du 1er décembre 2021. »
Un troisième cas qui a aussi occupé l’actualité et qui tend à une fin heureuse. « Je citerais en troisième lieu -et je vais m’arrêter là pour ne pas gâcher la fête- je citerais en troisième lieu notre souhait d’investir sur une parcelle d’environ 1600 m² à Bonanjo derrière la maison du parti afin d’y ériger un immeuble R+5 pour nos services déconcentrés du centre national du développement de l’informatique (CENADI). Pour ce cas, les interventions des autorités administratives ont été plus diligentes en notre faveur, c’est pourquoi je leur adresse mes sincères remerciements. »
Le Minfi enfonce le clou tout de même. « Il me plait de profiter de la présence à mes côtés de Monsieur le gouverneur de la Région du Littoral, ses collaborateurs, essentiellement du cadastre et de Monsieur le maire de la ville de Douala pour leur dire que nous attendons d’eux une collaboration franche et totale qui nous permettrait de réaliser ici à Douala, nos projets d’investissement actuellement freinés. »
Dans un avenir proche, annonce le Minfi, son département ministériel ambitionne la construction des hôtels des impôts dont au moins deux à Douala. L’hôtel des impôts, explique l’argentier national, est un grand bâtiment regroupant à la fois le centre régional des impôts de la Région fiscale concernée, son centre des impôts des moyennes entreprises ainsi que le centre divisionnaire des impôts du chef-lieu de la Région. Les études architecturales et techniques de cet hôtel des impôts sont en cours d’exécution pour les villes de Douala, Yaoundé, Ngaoundéré, Garoua et Maroua pour une première phase.
Aloys Onana