De nouvelles locomotives à la pose des rails, des années à venir s’annoncent chargées pour le transporteur ferroviaire camerounais.
Le secteur des bâtiments et travaux publics (BTP) du Tchad est essoufflé, la conséquence directe d’une absence profonde du ciment, que le pays des Deby Itno prend généralement au Cameroun. Si dans une sortie devenue virale sur la toile le patron du Commerce de ce pays pointe un doigt accusateur sur le champion national du Cameroun en matière de transport ferroviaire, la réalité est toute autre.
En effet, des informations officielles, l’on apprend que, concernant la pénurie de ciment au Tchad, les volumes de matières premières destinées aux cimenteries tchadiennes transportés par rail restent faibles, soit 6,92 %, les autorités ayant principalement opté pour le transport routier. Bien plus, en 2024, un accord prévoyait le transport de 60 000 tonnes de ciment par Camrail, mais aucune cargaison n’a finalement été confiée au cheminot en chef du Cameroun. « Ainsi, il est inexact d’attribuer à Camrail la responsabilité des difficultés rencontrées par les cimentiers tchadiens », souligne Alain Minoué, la figure de proue du marketing chez Camrail.

Pourtant le transporteur ferroviaire camerounais est fourni en infrastructures qui lui permettent d’être toujours aux côté du Tchad dans d’autres segments. Depuis janvier 2025 par exemple, Camrail dit avoir consacré 70 % de ses capacités de transport à l’acheminement de produits de première nécessité tels que le sucre, la farine, les pâtes alimentaires et le riz à destination du Tchad. « Cette mobilisation témoigne de notre engagement en faveur du développement économique sous-régional et de la stabilité de l’approvisionnement des populations tchadiennes. Nous restons mobilisés pour apporter des solutions pérennes aux enjeux logistiques et renforcer la fiabilité du transport ferroviaire », confie Camrail par la voix de son service marketing.
Aussi, apprend-on, en collaboration avec l’ensemble des acteurs de la chaîne logistique, le transporteur ferroviaire camerounais s’emploie à décongestionner le port de Douala et à optimiser le transport des marchandises vers Ngaoundéré, afin de continuer à répondre efficacement aux besoins de ses partenaires commerciaux et des populations. Aux dernières nouvelles, les transporteurs tchadiens ont rencontré Camrail pour mieux définir de nouvelles stratégies afin d’alimenter le Tchad en ciment.
Les années à venir s’annoncent chargées pour le concessionnaire ferroviaire camerounais. « Il est également important de noter que Camrail envisage l’acquisition d’une centaine de wagons et d’une dizaine de locomotives à forte capacités de traction au cours des 5 prochaines années. Ces acquisitions, couplées au renouvellement de 330 km de voie ferrée entre Bélabo et Ngaoundéré dans le cadre du Programme quinquennal n°2, vont permettre d’optimiser à la fois les capacités de traction et de transport. » En attendant, depuis le 1er mars 2025, il est révélé que pas moins de 247 wagons ont été effectivement expédiés de Douala et réceptionnés à Ngaoundéré. Dans le même temps, 241 wagons ont été expédiés au départ de Ngaoundéré pour Douala.
A.O