Les travaux sur le site [photo] devraient débuter cette année et être livrés en 2030.
L’invitation à sélection initiale avait été lancée le 27 janvier 2025 par Christophe Avognon, directeur général de Kikot-Mbebe Hydro Power Company (KHPC). Le dossier intéresse plusieurs investisseurs, soit une trentaine, issus de divers pays que les sources proches du dossier tiennent pour l’heure, voilés. Juste une petite confidence, ces entités en compétition son camerounaises, européennes et asiatiques.
« La cérémonie d’ouverture officielle de la data room virtuelle s’est tenue le 6 mai 2025 à Yaoundé, au lendemain de la date de clôture du dépôt des candidatures au processus de sélection initiale, qui avait été fixée au 5 mai 2025 à 18h. Ce processus est une étape clé dans les opérations préparatoires à la construction des ouvrages du projet. Les participants présents (représentants du gouvernement, responsables de KHPC), ainsi que les constructeurs candidats connectés à distance, ont pu constater contradictoirement, sous l’œil avisé d’un huissier de justice dûment mandaté à cet effet, l’ouverture des lettres de candidatures et la liste des noms des constructeurs ayant déposé un dossier de candidature », apprend-on de sources officielles.
A ce stade, rien n’est encore gagné. Aucun des postulants ne peut être sûr d’être ‘’l’oiseau rare’’ qui retenu. Des voix autorisées confient que la suite du processus prévoit l’analyse des dossiers de candidatures. C’est cette étape d’analyse qui débouchera sur une liste définitive des candidats, qui tiendra compte des critères retenus pour participer à l’appel d’offres final. Le lancement de cet appel d’offres est prévu en août ou septembre 2025, selon les prévisions actuelles.
Des indications prévisionnelles de KHPC, dont le capital est pour l’instant détenu à 50 % par Électricité de France (EDF) et à 50 % par l’État du Cameroun, l’aménagement hydroélectrique de Kikot « sera équipé d’un barrage d’environ 1200 mètres de long et d’une usine disposant de six turbines Kaplan d’une puissance de 83,3 MW chacune, avec une hauteur de chute de l’ordre de 35 mètres ».
Cette infrastructure énergétique dont le coût global est évalué à 655 milliards de FCFA démarre cette année, et devrait être livrée en 2030. Les fonds nécessaires à ce projet sont du ressort de la Banque mondiale, à travers un de son véhicule de financement qu’est la Société financière internationale (SFI), sa filiale dédiée au financement du secteur privé ; ainsi que par d’autres partenaires financiers, qui apporteront leurs financements.
Des analyses officielles, le barrage de Kikot (500 MW) deviendra non seulement la plus grosse centrale de production d’électricité du Cameroun, devant Nachtigal (420 MW), mais aussi « la plus grande infrastructure bas-carbone jamais réalisée dans la sous-région » Afrique centrale, observe Valérie Levkov, directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale du groupe EDF.
Pour Paul Biya, dans son discours à la nation le 31 décembre 2024, « depuis mon ascension à la magistrature suprême, l’amélioration des conditions de vie des Camerounaises et des Camerounais n’a jamais cessé d’être au centre de mes préoccupations. Sous mon impulsion, des efforts significatifs ont été consentis par les pouvoirs publics, afin de garantir à nos populations un accès satisfaisant aux services sociaux de base. Tel est notamment le cas de la fourniture en énergie électrique, dont l’importance pour le développement des activités économiques et la vie des ménages n’est plus à démontrer. »
Aloys Onana