L’Etat paie les soins de santé de Belinga Eboutou
A en croire l’hebdomadaire Jeune Afrique N°3031 du 10 au 16 février 2019, l’ancien directeur du cabinet civil de Paul Biya est sous soins dans une clinique à Genève et c’est l’Etat qui prend en charge ses factures.
C’est depuis le 2 mars 2018 que Martin Belinga Eboutou -79 ans- est sorti du gouvernement. Lui qui était alors directeur du cabinet civil de Paul Biya. Depuis cette sortie qui avait surpris « le demi dieu » comme certains le considéraient, l’ancien directeur du protocole d’Etoudi n’est plus revenu au Cameroun depuis avril 2018. Il a été hospitalisé. « On sait aujourd’hui que c’est sur les conseils de ses médecins suisses que le président a décidé de libérer son fidèle conseiller de sa charge, à la suite du réaménagement gouvernemental du 2 mars 2018. L’évolution préoccupante de son état de santé nécessitait une hospitalisation dont le patient ne voulait pas entendre parler, eu égard à ses fonctions. Biya a tranché, non sans s’assurer que l’Etat acquitterait le montant de ses soins », append-on. Le montant n’est pas révélé.
Pourtant, le 31 décembre 2017, Paul Biya –qui parle de la réduction du train de vie l’Etat – ventait en mondovision les avancées des infrastructures sanitaires du Cameroun. « La carte sanitaire de notre pays se densifie chaque année, avec la construction d’une centaine de centres de santé, de centres médicaux d’arrondissement et d’hôpitaux de district. Nous allons poursuivre nos efforts, afin de faire bénéficier à nos populations des soins de santé de qualité et accessibles à tous. »
Pour avoir une idée approximative des éléments chiffrés sur les évacuations sanitaires du Cameroun pour la France par exemple, il faut aussi aller à l’étranger où la Commission médicale d’établissement de l’assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP) lève un pan de voile sur cette pratique du Cameroun vers la France : une soixantaine en 2008. Et en 2010 ; 160 fonctionnaires sont allés se faire soigner à l’étranger, tandis que 213 fonctionnaires ont été dans les hôpitaux français uniquement. Ce que cela coute à l’économie camerounaise reste un mystère. Le FMI a fustigé en mai 2018 que les richesses du Cameroun profitent à une poignée d’individus.
A.O