Malgré l’omerta sur l’enveloppe à injecter dans des projets au Cameroun, Norfund annonce ses bonnes intentions dans le financement de l’économie circulaire.
Cela fait 27 ans que Norfund se déploie à travers le monde. Ce fonds d’investissements norvégien revendique sa présence dans 30 pays, dont 16 sur le continent, avec un attachement un peu plus poussé dans des zones anglo-saxonnes. Certes, la Côte d’Ivoire et le Sénégal apparaissent sur son tableau de financement.
Il est désormais question, a expliqué ce Fonds à Douala ce 30 octobre, d’élargir les horizons, en se positionnant à la porte d’entrée du bloc économique de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). « Le Cameroun est la porte d’entrée des autres pays de la Cemac. Dans ce pays vous avez un environnement des affaires propice, de nombreuses entreprises familiales sont établies ici. Il y a des jeunes qui ont beaucoup d’énergie, de très bonnes compétences, la conséquence du très bon système éducatif, ce qui est un facteur clé pour réussir dans l’environnement des affaires », se félicite Ellen Cathrine Rasmussen, l’Executive vice president scalable enterprises chez Norfund.
Le positionnement est là, des fonds sont disponibles. Reste quelques zones d’ombre, le volume financier à injecter dans des entreprises camerounaises, les taux d’intérêt aussi. « On a n’a pas spécifié le montant, ce qu’on cherche, ce sont de bons projets dans les énergies renouvelables, des institutions financières, le secteur agrobusiness, le secteur de l’industrie, les infrastructures rares comme le traitement des déchets. Au sujet de la création des emplois, nous n’avons pas encore un cap spécifique, mais notre but principal est vraiment de créer des emplois durables. Nous avons de bonnes ambitions. Nous pensons que si on veut avoir une entreprise durable, il faut qu’elle soit forte dans les finances. Nous sommes patients avec des entreprises, nous faisons ce que nous pouvons », souligne l’intervenant supra, qui rappelle qu’il s’agit des financements remboursables.
Le fonds norvégien est disposé à mettre des appuis financiers même dans le secteur public. Mais son choix de prédilection est axé sur le secteur privé. Ici, il y a des préalables et des exigences clés. L’entreprise devra faire montre d’une gestion financière saine, transparente, bien structurée. « Nous sommes patients durant la période d’investissement, mais il faut que le partenaire prépare bien sa succession, la personne qui continuera avec l’entreprise après votre départ », détaille Ellen Cathrine Rasmussen.
Chez cet investisseur, qui peut aider à préparer la transition successorale, il n’y a pas encore de leviers pour les très petites entreprises. En outre, le volume des fonds diffère des pays. Ce qui est injecté dans des entreprises au Ghana est par exemple différent de ce qui est mis à la disposition des entreprises en Afrique du Sud ou au Nigeria. « Nous voulons des entreprises d’une certaine taille, notre ticket minimum c’est 5 millions de dollars, mais on fait aussi des minorités, des coûts moindres, parce que nous voulons aider les entreprises qui sont ici à se développer, nous sommes-là pour le long terme », rassure l’Executive vice president scalable enterprises chez Norfund. Le but ici, précise-t-elle, est de créer des emplois, aider des entreprises à contribuer à la lutte contre les changements climatiques.
« Cet évènement marque un engagement clair et pragmatique de la volonté de Norfund d’accompagner les entreprises camerounaises prêtes à passer un nouveau cap de croissance. Nous sommes certes un partenaire financier institutionnel, mais notre valeur ajoutée s’inscrit dans la durée à notamment à la mobilisation de capitaux à long terme dont ont besoins des secteurs tels que, Agrobusiness, l’industrie, les Energies renouvelables, etc. We are open for Business with the right parters ! » Confie Fabrice Mpollo, Senior Investment manager Francophone Africa and West Africa.
Norfund arrive dans un marché où se bousculent Alfarah Investments Group, Eca Ernst & Young, Deloitte, Mazars, PriceWaterhouseCoopers, Africa Bright, Financia capital, Auditec Foirier, Okalla Ahanda & partners, mais aussi ACE Investment Group, du milliardaire Antoine Ndzengue, patron de Neptune.
Aloys Onana