Pour la FAO, ces pertes pourraient représenter jusqu’à 40 % de la production mondiale, ce qui justifie la tenue d’un atelier de formation de remise à niveau des agents phytosanitaires du Cameroun, de la République Démocratique du Congo, de la Guinée-Bissau, du Mali et du Maroc.
Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du développement rural (Minader) attire l’attention de tous et donne des éléments qui justifient l’atelier de formation de remise à niveau des agents phytosanitaires du Cameroun, de la République Démocratique du Congo, de la Guinée-Bissau, du Mali et du Maroc.
De ses explications, les ravageurs et les maladies sont la cause des pertes de production massives privant de millions de personnes d’une alimentation suffisante. La FAO, souligne le Minader, estime que ces pertes pourraient représenter jusqu’à 40 % de la production mondiale. Ainsi donc, préserver la santé des végétaux est un enjeu crucial pour tous. « C’est agir en faveur de la production agricole, de la sécurité alimentaire et du développement économique. En Afrique, les dégâts causés aux cultures par les ravageurs varient entre 30 et 60 pour cent, soit 65,5 milliards de dollars par an. En renforçant la résilience de leurs systèmes phytosanitaires, les pays peuvent empêcher l’entrée ou la propagation d’organismes nuisibles sur leur territoire », indique le patron de l’Agriculture au Cameroun.

Le Programme phytosanitaire africain (APP) est le tout premier programme phytosanitaire à l’échelle du continent africain, c’est une initiative « louable » de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et mise en œuvre en coordination avec la FAO et l’Union africaine. L’APP vise à donner aux organisations nationales de protection des végétaux (ONPV) en Afrique les moyens de surveiller efficacement, de détecter efficacement et rapidement, et finalement de réagir, et se remettre des ravageurs et des maladies des plantes ayant une importance, économique, réglementaire et environnemental.
« Cet atelier [à Douala du 20-24 janvier 2025] faut-il le rappeler est organisé dans le cadre du Programme Phytosanitaire Africain, qui est mis en œuvre par la Convention Internationale de Protection des Végétaux en collaboration avec l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Département de l’Agriculture, du Développement Rural, de l’Économie Bleue et de l’Environnement Durable de l’Union Africaine », a expliqué Dr Lassina Ouattara représentant du Directeur général de la FAO.
Le Programme Phytosanitaire Africain (APP) vise à aider les pays à mettre en œuvre efficacement les normes internationales de santé et de sécurité des plantes, à promouvoir un commerce sûr et durable des produits agricoles, à favoriser la sécurité alimentaire et à contribuer à la croissance économique grâce à une production et une productivité agricoles plus durables. En accord avec l’objectif de la FAO d’atteindre la sécurité alimentaire pour tous et de s’assurer que les tous ont un accès régulier à une quantité suffisante d’aliments de haute qualité pour mener une vie active et saine, la FAO travaille à transformer les systèmes agro-alimentaires en promouvant une production et une consommation durables, y compris la protection des plantes du monde pour atteindre la sécurité alimentaire mondiale.
À mesure que le commerce mondial s’étend, détaille le représenta du Directeur général de la FAO, en particulier dans les denrées alimentaires d’origine agricole, le risque d’introduction et de propagation des ravageurs à travers les frontières est aggravé par le changement climatique, affectant la production alimentaire et laissant des millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire.

Il est donc difficile, confie la FAO, d’atteindre les objectifs face à ces défis mondiaux, étant donné que la gestion des ravageurs est complexe et coûteuse une fois que les ravageurs sont établis, et que les pays africains disposent d’une faible capacité technique adéquate ou d’infrastructures phytosanitaires pour prévenir, détecter et gérer les ravageurs. Les pays doivent donc surveiller activement ces risques et utiliser des diagnostics précis pour déterminer la présence ou l’absence de ravageurs des plantes.
Au niveau du Cameroun, révèle le Minader, l’accent est mis sur les organismes nuisibles importants des céréales et des cultures d’importance économiques tels que : mouches des fruits (Bactrocera sp), chenille légionnaire d’automne (Spodoptera frugiperda), le Bunchy Top du bananier (BBTV), le Vers de capsule du cotonnier (Helicoverpa armigera), les jassides (Amrasca devastans/ Amrasca biguttula), les chenilles défoliatrices (Achaea catocaloïdes) et la chenille mineuse de la tomate (Tuta absoluta).
« Le Cameroun comme partout ailleurs dans les pays en voie de développement est caractérisé par une croissance démographique et une forte dépendance à l’agriculture, marquée par l’utilisation abusive et souvent anarchique des pesticides chimiques hautement dangereux pour l’Homme, les animaux et l’environnement. D’où la nécessité d’une gestion intégrée des nuisibles dans la production agricole. Les technologies utilisées dans la gestion intégrée de ces organismes nuisibles au Cameroun, dépendent fortement aux systèmes de surveillance phytosanitaire », justifie le Minader.
A.O